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Une utopie que j'ai eu à écrire

 

D'UN MONDE À L'AUTRE
 
 
L'univers n'est pas qu'un immense vide dans lequel tourbillonnent planètes, météorites et autres matières; il est le collage de plusieurs mondes où les rêves ainsi que les pensées des gens se reflètent dans le miroir du paysage. Chaque individu possède son paradis bien à lui, lequel naît une fois la maturité de l'esprit atteint. Car voyez-vous, nous ne pouvons pas parler d'âge adulte ici, ni de temps. En effet, l'existance de ce dernier s'est résigné à occuper le me^me rang que celui des légendes oubliées. 
 
Même à cela, rien n'est pourtant éternel; à chaque personne qui s'endort est associé un monde qui s'efface: le sien. Heureusement, l'histoire ne s'arrête pas là. En fait, c'est souvent là que tout commence. 
 
Au centre de tous ces mondes entre-reliés par une multitude de passages invisibles, il y a la Terre, habitée par les sages qui s'occupent de gérer les naissances et d'assurer un apprentissage complet aux successeurs qui devront à leur tour forger leur propre monde. Et la meilleure façon d'apprendre à développer sa personnalité reste de visiter le paradis des autres, d'y prendre ce que l'on aime et de rejeter ce que l'on aime moins. Même une fois cet exercise terminé, plusieurs s'y adonnent encore, car il est toujours bon de sortir un peu de chez soi pour faire d'autres connaissances. 
 
Il n'y a pas si longtemps, quelqu'un est tombé dans mon monde. Visiblement, il n'était pas très à l'aise pour voler, et il a donc atterri dans les bras feuillus des arbres. Je l'ai aidé car, après tout, je n,était pas mieux que lui à mes débuts.  
 
C'est comme ça que j'ai su que Simon venait tout juste de commencer la quête de sa véritable identité.Mom monde était le premier qu'il visitait, m'a-t-il dit. J'en ai donc profité pour lui enseigner tout ce que je connaissais: L'utilisation de la magie, comment voler ainsi que comment contrôler les pensées. À ma grande surprise, Simon apprenait très rapidement, si bien que bientôt mon monde n,avait plus aucun secret pour lui. Il pouvait dorénavant communiquer avec les êtres qui constituaient ma forêt personnelle, les comprendre, maîtriser la magie, et cela lui avait en me^me temps permis de me connaître d'avantage. J'étais heureuse que Simon se plaise dans mon paradis, mais du même coup, un noeud se formait dans mon coeur. 
 
Je savais qu'il allait bientôt devoir partir. 
 
Mais étrangement, celui-ci semblait s'e^tre imaginé qu'il pouvait rester ici. Je lui ai donc expliqué que c'était pourtant impossible, qu'il devait continuer son voyage à travers les mondes, continuer à apprendre, mais sans parvenir à le convaîcre. Simon s'est alors sauvé dans la profondeur des bois, incapable de digérer ses émotions. Car voyez-vous, c'est ce qui arrive quand on n'a pas d'univers pour s'y vider le coeur. 
 
De mon côté, j,avais tout à coup un remord tellement lourd qu'il m'enpêchait de voler. Je suis donc tombée, doucement, comme une plume, et à l'horizon, le soleil faisait de même. Et dès que la noiceur fût installée, mes belles-de-nuit se sont mises à fleurir en même temps que la lune. Il en est toujours ainsi lorsque je suis triste. 
 
Cependant, une étoile filante imprévue vint se frayer un chemin dans le velours noir de mon ciel. On aurait dit un message, comme si quelqu'un voulait savoir ce que je désirais vraiment. J'ai tout de suite pensé que cela provenait de Simon, sans toutefois comprendre comment il y était parvenu. Puis soudain, devant ce ciel nouvellement étoilé, la réponse m'est venue d'elle-même: Mon monde était aussi devenu celui de Simon. 
 
J'avais déjà entendu dire qu'il y avait des gens qui étaient si semblables qu'un monde suffisait pour eux deux, mais je n'avait pas pensé que c,était ce qui se produisait avec Simon. Il est donc resté ici, avec moi, dans cet espace qui nous convenait si bien. Ni le froid, ni la maladie ne pouvait changer cela. C'était ça la beauté de la chose. 
 
Mais ce qu'il y a de plus beau encore dans toute cette histoire, c'est que tout ce passe pourtant dans un monde bien réel. Sur Terre, les sages l'appellent: imagination.  
 
 
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Modifié en dernier lieu le 24.01.2005